Ô rage

Écrire l’eau qui déborde par les yeux du cœur brisé…

Je le voulais nuage pour que naissent et renaissent les orages. 

La passion électrique d’un amour qui s’est fait territoire unique de mon monde devait forcément exploser… 

Quelle autre issue que le tonnerre et la fureur des éclairs pouvait-on imaginer ? 

Il y avait peut-être une autre voie, celle du silence, celle de l’usure… la mort lente qui effrite le cœur, qui rétrécit, qui désillumine l’instant. 

Mais cet amour méritait une apothéose à la hauteur de sa fulgurance, à la mesure de la violence des sentiments.

Je me désintègre dans la lumière surnaturelle qui précède la déflagration.

Je me voulais sauvage et je suis torrent fou… 

Je me liquéfie et l’essentiel de moi se dissout dans cet étrange éclat… quantique sensation d’être à la fois lui, moi et personne. 

Juste une fulguration – un instant – plus rien