Vivre…

Genève, mars 2014

S’il faut vivre et danser encore sur le fil tendu entre deux rives… 

Envers et malgré tout continuer le chemin avec ceux qui sont autour, qui sont derrière et surtout ceux qui sont devant…  

D’une rive à l’autre il y a le fil de la vie tendu qui venait d’avant et qui ira encore après. 

De la naissance à la mort on traverse tellement vite et avec tellement d’inconscience ces quelques jours offerts… 23’000 et un peu pour moi… tellement et tellement peu à la fois…

Autour de moi, les gens s’en vont petit à petit : d’abord ça paraissait normal, des arrières grands-mères et grands-pères, puis rupture de ce cycle de générations avec la mort prématurée de mon père et celle de mon frère à 22 ans… et puis ça reprend et les gens s’en vont, créant un vide que l’on peut difficilement combler… des trous dans le cœur qui font parfois mal, qui cicatrisent mais laissent des traces de souffrance pour toujours… 

A chaque fois, tout recommence ce long chemin entre la premières sidération et l’instant où enfin sortent les larmes, quand ça arrive… 

A chaque fois, c’est comme si on arrache une page de ton cahier… on la froisse et on la met dans un petit coin de sa mémoire… Les jours s’écoulent et tu te souviens  dans le rythme de ce temps qui passe… ah aujourd’hui elle aurait eu 100 ans, c’est ce que je me suis dit le 31 mars 2011 en pensant à ma grand-mère… le 27 avril, le 8 aout, le 25 août le 13 septembre, le 13 février, le 27 octobre, des noms, des souvenirs et le manque qui revient… 

Où sont-ils allés ? Sont-ils devenus ces étoiles qui me fascinent tant ? me regardent-ils vivre et sont-ils fiers de moi ? 

On ne sait jamais ce qui vient après, ni avant la naissance, ni avant la mort… Inexorablement on va vers ça… sans savoir ce qui va arriver… chacun se fait sa propre représentation d’un au-delà ou d’un vide… 

Moi, je crois que l’enfant qui nait pleure, car il sait déjà qu’il est condamné à mourir… 

Pourtant il traverse cet espace entre deux bornes en riant, en grandissant, en expérimentant et surtout en disant toujours, mais à quoi ça sert la vie si c’est pour mourir… 

La vie ça sert à vivre simplement… il n’y a rien d’autre à faire que de faire de son mieux pour être… Il n’y a pas d’autre sens… que celui d’avancer et d’être simplement dans l’instant… 

Pour ceux qui partent, je me suis dit hier en pensant à Cédric parti si tôt, vraiment trop tôt, oui je me suis rappelé les paroles de Job : L’Éternel a donné, l’Éternel a repris, que le nom de l’Éternel soit béni ! Et je n’ai pas pu pleurer… pas encore…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :
search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close