Aux heureux et malheureux

Pêcheurs Nouakchott Mauritanie… photo Natascha Gaillard

Aux heureux à qui l’aube sourit…

Qui voient le monde en couleurs… 

Aux heureux qui s’aiment…

Qui dansent au vent des espoirs… 

Aux Heureux dont on peut lire les lignes de vie…

Aux sillons du visage…

Aux heureux dans les yeux desquels

Le soleil se surprend à briller…
Aux heureux pour qui la vie  ouvre ses volets
Sur des matins frémissants et purs. 

Aux heureux qui courent après leurs rêves, le cœur léger

D’aujourd’hui vers des lendemains qui les enchanteront.

Aux heureux qui font silence de nos bruits jetés à l’inutile.

Aux heureux qui savent que plus leur temps décroît, plus leur ciel s’agrandit

Aux heureux qui rêvent, rêvent sans trêve…

Qui savent être sans attendre rien, rien d’autre que ce qui leur est donné 

Aux heureux qui murmurent du bout du cœur une incantation à la vie

Mais aussi…

Aux malheureux… 

Aux Malheureux qui vivent le cœur au bord des yeux

Et dont l’âme hurle dans un vacarme infini…

Aux malheureux qui laissent entre leurs doigts

Couler la vie au sablier de leurs errances… 

Aux malheureux dont la vie court, puis trébuche

Chemine de travers, puis se met au vent pour traverser l’amer…

Aux malheureux qui le cœur lourd 

Regardent hier s’effacer sans pouvoir vivre aujourd’hui

Aux malheureux qui lavent leurs yeux de larmes salées

Pour ne pas laisser  leur cœur devenir sec

Aux malheureux qui contemplent à leurs pieds les débris de leur cœur… 
Avec cette sensation vertigineuse de tomber dans le vide…
Aux malheureux dont les mots se cognent à des murs invisibles 

Et leur reviennent comme étrangers
Aux malheureux qui scrutent le silence froid de nuits interminables

Et à qui répond l’écho de leurs peurs…

A tous ceux, heureux ou malheureux 

Qui du fond d’eux,

Du fond des temps 

Laissent s’élever une prière

Étrange et inconnue  

Sans nom et sans musique
Incantation à l’indicible… 
Alors, ils avancent 
Vulnérable à l’infini 
Une attente sans nom 
Liquéfie leur cœur 
Ils laissent monter 
Le cri qui les déchire 
Et muets, ils implorent la vie!

Avec au cœur
L’humanité pour bonheur ou pour douleur

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